Dans Black et Mortamère, l’intégrale de sa mère, le dessinateur s’attaque à des monstres sacrés tels que Edgar P Jacobs, Moebius ou Drouillet, détournant brillamment leurs styles et leurs codes dans une série de courtes histoires dessinées. Evidemment, son duo de bras cassés sème la pagaille, dézingue à tous va ces icônes du 9ème art. Même les super-héros de Marvel Comics, la mythique maison d’édition américaine, ne font pas le poids face à nos deux zigotos. L’album de Pixel Vengeur est une parodie talentueuse et hilarante, un hommage même pas déguisé aux artistes qui l’ont fait rêver.
Qui est capable de réunir dans une même bande dessinée Rahan, Blake et Mortimer, Bernard Prince, John Difool, le comte de Champignac, Spidermanou encore le Surfeur d’Argent ? Réponse : Pixel Vengeur dans les aventures de Black & Mortamère récemment rééditées en intégrale par les éditions Rouquemoute, trois tomes réunis, cent pages inédite et des histoires toujours aussi déjantées qui nous offrent mine de rien un sacré voyage au pays du neuvième art. Indispensable !
Radio Lézart, « Bulles en stock », 2 juillet 2019 (à partir de 8’24)
Vigousse, n°406, 17 mai 2019

De qui se venge Pixel Vengeur ? Mystère. Peut-être des auteurs de BD qu’il admire : Edgar P. Jacobs, Druillet, Moebius, Loisel, Franquin, Chéret, Bilal, Hergé… Il s’immisce et imprime sa marque (jaune) dans leurs oeuvres, ainsi que dans l’univers du manga et du magazine Le Psikopat, avec ses deux personnages, Black et le Suprême Mortamère. C’est deux-là sont très clairement inspirés de Joey Starr et Kool Shen, le duo de Suprême NTM. Les voilà donc propulsés dans des univers de BD où ils déboulent comme des chiens dans un jeu de quille, plutôt balourds avec leurs propres codes et langage. C’est notamment cette incongruité dela parodie qui est drôlissime.

BD Gest, 21 avril 2019
Les éditions Rouquemoute inaugurent la collection Top Moumoute en rassemblant toutes les pérégrinations bédéphiliques de Black & Mortamère dans un fort beau volume toilé et gorgé d’inédits. La mécanique de Pixel Vengeur est simple : les deux héros se retrouvent dans des univers célèbres du Neuvième Art et ouvrent le feu. Pour meubler ces hommages déguisés en parodies à gros sabots, l’auteur s’amuse simplement à empiler les décalages sémantiques et graphiques, sans aucune honte ou retenue. Les plus sociologues des lecteurs y verront également un joli portrait de la culture de rue des années quatre-vingt-dix/deux mille avec comme illustrations ces Pieds Nickelés adeptes de rap (impossible à passer à côté du clin d’œil à NTM et à IAM) qui signent leurs exploits à coups de gros calibre et de bombes de peinture. Ligne claire, gros nez, SF façon Druillet ou Moebius, manga et comics, tout le monde a droit à sa petite visite des marioles de Saint-Denis. Ça rigole, ça dézingue et ça cause en verlan arabisant, mais finalement pas beaucoup plus. Remarquons néanmoins l’impressionnant travail technique du dessinateur qui s’est imposé de changer radicalement de style à chaque récit. Il a certainement appris une bonne partie de son métier dans ces pages.
Télénantes, “La Quotidienne”, 7 février 2019