Christophe Bertin dit Berth est un dessinateur caricaturiste français né en 1967 à Lons-le-Saunier. Il vit à Besançon dans un appartement chauffé. Il publie ses premiers dessins en 1991 dans La Grosse Bertha et L’Idiot International avant de collaborer avec Fluide glacial, L’Écho des Savanes, Zoo, Psikopat, L’Humanité, Spirou, Zélium, Mon Quotidien, Siné Mensuel. En 2015, Benoît Delépine lui remet le prix Charlie Schlingo pour son ouvrage Ça sent mauvais au festival international de la bande dessinée d’Angoulême.
Tout y passe : les gros bûcherons, les petits et grands poissons, les éléphants, les tatoués, les scientifiques, les hommes des cavernes, les Gaulois, les comédiens, les déconnectés d’aujourd’hui, les gangsters, les cow-boys, les rêveurs… Faussement au premier degré, ses dessins invitent à réfléchir sur nos comportements plus absurdes que ce que laissent entendre ses dessins. Encore deux tomes pour une sélection des meilleurs dessins parus dans Spirou.
Radio Lézart, “Bulles en stock », 6 mars 2018 (32’10)
Depuis plus de vingt ans maintenant, et avec toujours le même plaisir, il produit toutes les semaines un dessin pour Spirou, dessin teinté d’absurde et de non-sens, enrobé d’humour stupide pour que ça passe mieux. Les éditions Rouquemoute proposent à Berth en 2017 de publier un premier florilège de 250 de ces dessins sous la forme de trois livres plus ou moins faussement thématiques, avec comme titre générique Tout est dedans.
L’actu bisontine littéraire de ce mois de janvier s’annonce légère et souriante avec la sortie de trois premiers ouvrages à paraître dans la collection Mamoute où l’on retrouve les personnages tout en nez et en grands pieds qui ont fait la célébrité de Berth.
France 3 (Bourgogne-Franche-Comté), 4 janvier 2018
C’est le roi du grand écart. Parce qu’il faut être souple, pour faire rire les petits et grands du Journal de Spirou et les amateurs de Siné. Si Christophe Berth avoue ne pas savoir dessiner (ce qui est faux), il ne souhaite pas être considéré comme un journaliste. Le journalisme, c’est l’exactitude. Et le dessinateur de 51 ans se donne le droit de se tromper, de donner son avis, d’être parfois injuste ou limite. Ou les deux.
Dans Profond, son sixième livre, Berth attaque tous les travers de notre vie politique et sociale, n’hésitant pas à nous éclabousser d’hémoglobine et à sortir l’artillerie – le terme est ambivalent.
Berth poursuit inexorablement sa carrière de dessinateur et publie “Profond” un recueil des ses meilleurs dessins récents. J’ai toujours aimé son humour à nul autre pareil selon la formule consacrée, même lorsque à ses débuts il essayait de faire exister ses gags dans des mises en images inextricables. Depuis cette lointaine époque, il a énormément gagné en lisibilité ce qui lui a permis de publier dans nombre de journaux (La Grosse Bertha, Fluide Glacial, L’Écho des Savanes, L’Humanité, Psikopat, Zoo, Urtikan.net) et d’affirmer son style très original. Aujourd’hui on peut voir ses dessins dans Siné mensuel, Mon Quotidien et même Spirou, en passant par Zélium et Reporterre. Il est un des rares dessinateurs à faire des dessins drôles, y compris sur l’actualité, et à s’en contenter. “Profond” est le sixième livre de Berth.
Cet homme ne se contente pas de dessiner des zizis, il dessine avec le sien. Ce qui explique son trait épais. À moins que ce soit avec son crâne de chauve… Auquel cas nous saurions qu’il vit sur une réputation usurpée depuis plus de vingt ans. Tout cela, bien entendu, n’enlèverait rien à son talent mais on serait quand même vachement surpris d’apprendre qu’il utilise sa tête pour dessiner. Ses employeurs, qui vont de Siné Mensuel à Mon Quotidien en passant par Spirou, se verraient dans l’obligation de reconsidérer son salaire et le monde entier perdrait ses repères en voyant s’effondrer ce en quoi il avait cru. Voyons les choses autrement, de manière plus utilitariste et laissons à l’artiste ses secrets de fabrications. Dans ce monde en perdition, il reste une bouée à laquelle s’accrocher : le futur livre de Berth qui avec sa belle couverture cartonnée vous permettra de flotter même au beau milieu du Déluge. Franchement, la survie à partir de seulement 17 euros, qui est en mesure de proposer mieux?